jeudi 16 septembre 2010

Le square de la gare de Charonne



Il est une heure, je suis assis sur un banc du square de la gare de Charonne. Là où nous étions assis il y a des années, un week-end, un après-midi, avec François. A bavarder devant le grand toboggan en colimaçon, pendant que Gilles jouait aux indiens avec des copains du square. Aussitôt arrivés, les enfants se regardent et comprennent s'il peuvent s'associer pour jouer. Là, il n'y a personne dans l'aire de jeu. Un couple mange un sandwich.
"Les enfants ont un langage bien à eux" m'avait dit François. Pablo n'était pas encore né, ni Lucie je crois. J'avais adoré ce bout de ciel en face de chez eux, rue du Volga. Aujourd'hui, une suite de connexions me fait travailler sur le trottoir d'en face. Une suite de connexions dont François est l'origine d'ailleurs. Les matins en arrivant je jette un oeil aux fenêtres. Je sais que les enfants sont déjà à l'école, je sais que France travaille là-haut. On se croise dans la rue, je passe dire coucou. On se dit: on se voit très bientôt. Plutôt un week-end...
Je rêve que François va apparaître en riant. Mais non, c'est un grand vide, aussi gros que lui. "Qui c'est qui a dit le gros?" je l'entends si fort. Mais il faut continuer à charrier toute cette poussière noire...

2 commentaires:

  1. 81 kilos, encore lucide avant de partir, c'est ce qu'il a pu répondre à l'infirmière. Ainsi j'ai appris le poids de François au bout de 17 ans de vie commune.
    Il manque notre XL et s'il me voyait avec une larme il me demanderait: mais pourquoi tu pleures?

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  2. très beau dessin d'ailleurs que j'avais vu sur ton blog d'illustrations

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