jeudi 29 avril 2010

Schnabel

Une petite histoire de Léo, dont le souvenir est toujours fort agréable quoique parfois teinté de tristesse :

il y a une vingtaine d'année, Léo est à New York avec sa fille, Z. toute petite. Je ne sais plus pourquoi il y est, de passage vers la Jamaïque ou pour un film sur Louise Bourgeois, faudra que je consulte mes sources... Toujours est-il qu'il est invité au vernissage de Julian Schnabel. Schnabel jouit à cette époque d'une sacrée réputation, c'est avant qu'il devienne cinéaste - il est un des peintres les plus en vogue, c'est lui qui a appris à Basquiat à peindre plusieurs toiles à la fois et ses propres tableaux se vendent déjà des fortunes.

Léo trouve l'expo à chier et manque de pot, Z. se paye une otite carabinée. Elle pleure, une otite, ça fait horriblement mal! souvenez-vous... elle hurle même. Léo parcourt l'expo, mais il n'y est pas vraiment. Quand on porte dans ses bras un enfant qui souffre, on est plus tout à fait le même - quoique...
Intrigué par les pleurs de la petite, Schnabel s'approche de Léo et lui demande ce qui ne va pas.
Et Léo de répondre : "c'est cette peinture qui lui fait peur, ces tableaux sont horribles et ma fille veut sortir de cet endroit !!"
Et vlan, dans la face à Schnab.
Par la suite, lorsque Pablo faisait une otite, Léo racontait cette histoire encore et encore en s'exclafant de rire... Schnabel c'est de la merde disait-il, ça a foutu une otite à Z.

Léo, il vous remettait debout par rapport au vrai sens des choses - putain ce qu'il manque à ma planète !

jeudi 15 avril 2010

Chez Denise René


François travaillait parfois dans une galerie, comme "monteur" d'expo, homme à tout faire disait-il.
Il en a parlé dans son blog plusieurs fois, c'était pendant la FIAC ou pour d'autres accrochages, à la galerie Denise René. L'année dernière, au mois de mars, il m'avait mis sur le coup, sachant que j'avais bien besoin d'un peu de beurre dans les épinards. En mars 2009 donc, tous les deux, on avait refait la peinture d'un des deux espaces que possède la galerie. C'était boulevard St Germain. Même si François était plutôt grognon à cette époque, pour plein de raisons, on s'était retrouvé tous les matins pendant une semaine, enfilant nos bleus de travail, celui de François était blanc, et se payant des bonnes tranches de rire en repeignant le plafond à grands coups de rouleaux. Il faut dire aussi que François a toujours été de mes accrochages (et même de mes travaux de rafraichissement de l'atelier), c'est lui qui avait été mon deuxième œil lors de ma première expo il y a 10 ans et j'avais pour son sens critique une grande confiance, pour pas dire plus. On avait passé une soirée mémorable, il ajustait les tableaux d'un petit coup de marteau et se reculait en faisant de hum, des ouais, ou des ah non! autoritaires.
Depuis septembre, de temps en temps, la galerie Denise René m'appelle, pour un accrochage, ou pour emballer une expo qu'on démonte. J'y vais et j'ai l'estomac qui fait mal.