lundi 9 novembre 2009

La baffe

Tenir un blog, hum... c'est beaucoup de temps - je sais que François y passait un temps fou, et moi-même je faisais un tour de loin sur l'ivre d'images en y mettant très rarement un commentaire, car je craignais assez cette virtualité pleine de promesses mais aussi rempli d'auto censure. Je ne me sers d'habitude de cet outil que comme carte de visite, comme book en ligne à l'usage très restreint. Et c'est aussi beaucoup de fantômes, beaucoup de trésors qu'on pressent mais qu'on ne peux atteindre, beaucoup de rencontres d'un autre genre - et le vertige du lien à l'infini. Mais surtout, et c'est ce qui m'a toujours retenu et me retiendra encore, c'est l'absence du corps. Et ça, je ne m'y fais pas.
Aussi je voudrais raconter encore une petite histoire sur François et le corps - afin d'illustrer mon propos.
Il y a longtemps, François était très influencé par toutes sortes d'initiations et de grandes pensées, guilde de Chevalier, Nietzsche, Tai Chi, Tao, et il aimait la relation de disciples et de maître, quitte à aller assez loin dans le concept. J'avais organisé une petite fête dans mon appart de Belleville avec plein de monde, dont François évidemment.
Il s'était mis à expliquer à Marylin, une collègue des Art Dec, quelle pouvait être cette relation et comment le maître devait enseigner (à coups d'énigmes si nécessaire) à son disciple certaines voies vers la liberté et l'accomplissement personnel.
Marylin n'y comprenait goutte et voulait un exemple.
C'est alors que soudain, contre toute attente, alors que la conversation était très paisible, François lui balança une baffe.
Marylin fût très choquée et se mit à pleurer, François se trouva soudain interdit et s'excusa. Mais c'était trop tard. La soirée pris un tour assez étrange et je me souviens avoir raccompagné François chez lui, sans qu'il puisse vraiment expliquer son geste...

Cette histoire, c'est l'histoire du corps.

6 commentaires:

  1. j'aime particulièrement cette histoire. pour ce qu'elle rend manifeste de François, et aussi plus généralement. elle évoque une logique et des tensions.

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  2. comme ils continuent à nous en donner des baffes... de leur au-delà.

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  3. Je me souviens tellement de cette soirée et cet "incident"!!!!Tout est si présent dans ma mémoire, c'était (presque) hier .....Je me souviens, je me souviens.......................................................................tous ces petits détails de François si justes!
    Cette baffe, on en a parlé un moment après

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  4. Elodie,
    ça fait plaisir de "t'entendre". Même si les circonstances sont si tristes. Samedi, j'étais justement chez France et on parlait de toi avec Valérie... Oui toutes ces années qui nous reviennent comme une claque. Et toi ? ça va ?
    On se boit un café ? Bises.
    Stephan

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  5. Je suis sur Lille depuis peu, mais je reviens à Paris souvent, sans doute d'ailleurs ce w-e.....Je suis si heureuse de te lire, malgré le contexte, je n'ai pas dormi depuis que je suis tombée sur ton blog et les mots de France, je rumine, je repense à tout plein de choses, toute cette période Arts Décos et après, il y a un détail de François qui me revient très souvent en méméoire de la première année, c'est tout lui et c'est royalement drôle et juste, ça n'arrête pas...
    Je vais aller fouiller mes books à Paris, j'ai ausi des photos que j'avais prises des uns et des autres à côté du cours dans le "préfabriqué",

    De mon côté, je refais surface doucement, un parcours difficile depuis 2000...
    Tu es sacrément doué pour narrer tous ces petits détails trucculents de la vie, tu m'as bien fait rire quand même avec tes concerts de quarantenaires,je me gondolais comme une baleine devant l'écran...avant de lire la suite ...

    Un café, un thé, un chocolat.. quand tu le pourras et que je suis un peu sur Paris , xxxxx, Elodie

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