Il y a de ça des années, en 1993 exactement, François et moi on dessinait parfois ensemble, à quatre mains, dans son petit appart de St Ouen, entre une bouteille de vin très bon marché et une pizza, de celles que François concoctait à merveille, avec trois fois rien, de la pâte à pain glanée chez le boulanger d'à côté, du concentré de tomate, et ce qu'il avait sous la main dans le frigo, champignons, bout de jambon, bouts de poivrons surtout, qu'il adorait... On s 'installait sur la grande table, face à face, et on commençait chacun un dessin, l'autre retournait la feuille, continuait l'idée première ou partait sur complètement autre chose, et ainsi de suite jusqu'à ce que l'un d'entre nous (ou les deux) dise : stop c'est bon là ! On se motivait avec des "hum...?", des "mouais...!", des "qu'est-ce que t'en penses ?", des "tu prendras bien un petit verre !". On punaisait notre production sur ses murs presque blancs et on était fier de nous, on dévorait la pizza juste pas cramée et on s'y remettait... on rigolait beaucoup.
On avait fait un petit livre d'une série d'hommes-animaux-bizarres, photocopié et cousu en petit fascicule, tache que François réalisait avec beaucoup de sérieux, relier ses livres et carnets avec de la ficelle, pour François, c'était une passion.
En retrouvant un exemplaire de ce livre, j'ai senti mon cœur se serrer, je ne me souvenais pas qu'on lui avait donné ce titre : L'ivre d'images. Mais je me souviens très bien de la soirée mémorable dans un petit bar du Luxembourg où nous avions passé en revue une centaine de titres, tous plus loufoques les uns que les autres; je crois qu'après quelques bières, "l'ivre" s'imposa... la suite coulait de source.
J'ai même retrouvé les originaux, en voilà quelques-uns...
Joyeux, loufoque, et quel plaisir de retrouver ainsi François, que je ne connaissais que par L'ivre d'images. Merci.
RépondreSupprimerBonsoir Mère Castor,
RépondreSupprimermerci, François m'avait parlé de vous et de toute cette communauté internet et des vraies rencontres qu'il y avait faites, même si je n'étais pas un bloggeur...
J'ai envie de partager toutes ces années d'amitié avec lui, aussi j'écrirai de temps en temps sur ce blog les histoires qui me remontent de ces 20 dernières années, années pendant lesquelles François et moi, nous n'avons jamais cessés de nous voir...
Je suis émerveillée par ces dessins -ils sont magnifiques !-, et par ce que vous racontez sur François. C'est très émouvant et très réconfortant, et je suis quant à moi sidérée que des liens aussi virtuels que ceux qui se tissent sur le web puissent être à ce point sensibles...
RépondreSupprimer"Je vois de mieux en mieux la forme humaine, sans visage encore et pourtant..."
Vingt ans d'amitié : vous avez eu plus de chance que moi...
RépondreSupprimercher Stephan,
RépondreSupprimerte voilà venu... alors bienvenue ! nous voilà guidés vers toi par Dorham, lui qui veut nous quitter, ou s'absenter... tu sauras nous guider vers lui, je le sens.
Cher Stéphan,
RépondreSupprimerje tombe au hasard des recherches sur ces liens, ton blog, je suis vraiment bouleversée....François....
Vous m'aviez offert un tirage de votre L'IVRE D'IMAGES...Je l'ai toujours, comme des cartes de voeux de François pour souhaiter une bonne année, toujours avec de la musique et des petits musiciens délurés dessus....J'ai repensé à vous si souvent, à ces fêtes, avec François qui dansait comme un enfant tout fou sur des chansons de Nino Ferrer...Le déménagement de son frère aussi...tant de choses......je t'embrasse fort, Elodie